Depuis la réforme de 2020, une voie d’accès régit l’orientation vers les filières MMOPK de manière prioritaire : il s’agit bien sûr de la fameuse année de PASS, qui fait office de première année d’études de médecine. Pourtant, d’autres voies côtoient désormais ce cursus de référence. On pense notamment aux LAS, qui sont le pendant indispensable de cette nouvelle architecture. Mais une autre solution existe : la LSPS, la voie discrète. Moins connue, cette licence en sciences biomédicales peut aussi forcer les portes des filières MMOPK à s’ouvrir. Partons à sa rencontre.
Le contenu de la LSPS, entre attendus disciplinaires et débouchés possibles
La LSPS (Licence en Sciences pour la Santé) se déroule en 3 ans. En parallèles des cursus plus célèbres que sont les filières de maïeutique, médecine, odontologie, pharmacie et kinésithérapie, cette licence se donne pour objectif de former les étudiants aux métiers de technicien en laboratoire ou d’assistant en expérimentation biologique. De nombreux débouchés concernent également l’industrie agroalimentaire.
Attention cependant ! Ce parcours exige des étudiants de posséder un bon niveau dans les disciplines scientifiques en sortant du lycée. Car le programme prévu ressemble étrangement à celui de l’année de PASS ! On y retrouve :
- Les mathématiques, la physique, la chimie ;
- L’anatomie et la physiologie, deux gros morceaux du cursus PASS ;
- Des cours de biologie très approfondis.
Autre spécificité, la LSPS ne propose parfois aucun cours en présentiel, l’offre étant entièrement numérisée.
Pour des raisons de performance autant que de contact humain, il n’est donc pas rare que les étudiants en LSPS intègrent la Prépa médecine à Paris signée Antémed Epsilon, afin de progresser plus efficacement.
Les 130 heures de cours proposées dans les centres Antémed Epsilon leur permettront de renforcer leurs connaissances et leurs acquis méthodologiques… Tout en se préparant également à tenter leur chance dans les filières MMOPK. Car si la suite logique est une orientation en 2ème année de licence professionnelle en sciences biomédicales, d’autres possibilités existent.
Comment forcer les portes des filières MMOPK en passant par cette licence biomédicale ?
Si les cas varient selon les universités, certaines d’entre elles ne proposent pas d’année de PASS. Il en va ainsi, par exemple, à l’université de Créteil. La LSPS y devient donc le cursus principal pour intégrer une 2ème année de MMOPK !
Dans les autres cas, la LSPS fonctionne comme une LAS classique : à l’issue de chacune des trois années de licence, on peut tenter sa chance et candidater en filière MMOPK. Sous réserve que l’on obtienne ses ECTS en fin de semestre, jusqu’à 2 tentatives sont ouvertes aux étudiants pour tenter de profiter de cette alternative au PASS.
Du fait du caractère nébuleux de l’offre universitaire, prenez bien garde à ne pas vous tromper au moment où vous intégrez une LSPS. En effet, certaines universités proposent des cursus assortis d’une option « accès santé », et d’autres qui ne le sont pas ! Si vous n’êtes pas assez attentif, vous pourriez donc vous retrouver dans une LSPS qui ne saurait constituer un tremplin vers les filières MMOPK.
Comment se former au mieux à l’entrée en LSPS, la voie discrète vers les études de médecine ?
Pour mettre toutes les chances de votre côté et réussir votre année de LSPS, différentes options sont possibles. Le niveau exigé étant très élevé pour être admis en MMOPK, il est conseillé de mettre une stratégie en place le plus tôt possible :
- La Première Santé et la Terminale Santé sont deux offres de formations qui organisent des cours supplémentaires le mercredi, le week-end ou lors des vacances scolaires : un bon moyen de s’acclimater à la LSPS avant de franchir les portes de la faculté ;
- Les stages d’été : après avoir passé avec succès l’étape Parcoursup, mettez le mois d’août à profit pour gagner en méthode de travail ;
- L’année préparatoire P0 : un soutien de poids pour un étudiant qui veut réussir. Cette formation de haut niveau permet aux candidats de se former sans stress au contact d’experts, en prenant une année de césure. La certitude de performer l’année suivante, une fois entré en LSPS.
Devant la complexité du parcours menant aux études de santé, l’information devient une ressource essentielle pour accéder aux filières MMOPK. N’hésitez pas à faire feu de tout bois pour vous créer votre propre chemin vers la réussite.
Des compétences complémentaires pour renforcer votre profil LSPS
Au-delà des enseignements fondamentaux, il est stratégique d’acquérir des savoir-faire peu abordés dans les cursus classiques mais très recherchés par les filières MMOPK et les recruteurs du secteur de la santé. En complément des cours, ciblez des modules ou des micro-certifications axés sur la protocoles expérimentaux, biostatistique et biosécurité : la maîtrise des méthodes d’analyse, de la traçabilité des prélèvements et des normes d’hygiène permet de se positionner comme un candidat opérationnel. Des notions d’immunologie, de cytologie et de microbiologie, ainsi que des compétences en gestion de laboratoire (gestion d’échantillons, contrôle qualité, documentation technique) constituent un véritable avantage. Parallèlement, travaillez la maîtrise des outils de gestion des données et des bases de résultats, ainsi que des méthodes d’analyses statistiques élémentaires : ces aptitudes facilitent la lecture critique d’articles, la conception d’expériences et l’interprétation de résultats.
Pour valoriser ces acquis, privilégiez des parcours intégrant des expériences pratiques : projets tuteurés, travaux dirigés appliqués ou périodes en alternance offrent l’occasion d’assembler un portfolio professionnel et des preuves tangibles de compétences. N’oubliez pas les compétences transversales — communication scientifique, rédaction de rapports techniques, éthique de la recherche et veille réglementaire — qui améliorent la lisibilité de votre candidature lors des commissions d’admission et lors d’entretiens. Enfin, construisez un dossier structuré (CV, portfolio, comptes rendus de projets) mettant en avant les protocoles maîtrisés, la participation à des projets collaboratifs et toute expérience d’encadrement ou d’apprentissage en milieu professionnel : cette combinaison technique et méthodologique transforme une LSPS discrète en un tremplin crédible vers les études de santé et les métiers de la recherche ou du laboratoire.
Des compétences numériques et transversales pour se démarquer
Au-delà des savoir-faire de laboratoire, la LSPS gagne en valeur lorsqu’elle intègre des compétences liées à la transformation numérique et à la recherche moderne. La maîtrise de la bioinformatique, du séquençage et de l’anglais scientifique devient un vrai atout : savoir manipuler des jeux de données issus d’omics, comprendre les chaînes d’analyse en in silico et interpréter des résultats issus d’algorithmes d’apprentissage automatique permet d’accéder à des missions de diagnostic, de recherche translationnelle ou d’ingénierie biomédicale. Parallèlement, des notions de métrologie et de maintenance des instruments, ainsi que la capacité à mettre en place une standardisation des formats de fichiers et des bonnes pratiques de reproductibilité, facilitent l’intégration dans des environnements accrédités et favorisent la conformité aux exigences qualité. L’acquisition de compétences en simulation, modélisation statistique et visualisation de données complète ce profil et prépare l’étudiant à des collaborations pluridisciplinaires.
Concrètement, priorisez des projets qui démontrent ces aptitudes : contributions à des banques de données publiques, mini-projets de séquençage simulé, ou développements de pipelines d’analyse reproduisibles. Valorisez ces expériences dans un dossier en soulignant la méthodologie (méthodes agiles, gestion de version, documentation technique) et la capacité à communiquer des résultats scientifiques en anglais. En complément, engagez-vous dans des initiatives de formation continue — modules en ligne, ateliers de métrologie ou bootcamps en data science — pour actualiser vos compétences au fil des évolutions technologiques. Ces approches transversales transforment une LSPS traditionnelle en un profil recherché par les filières MMOPK et par les employeurs du secteur biomédical, en montrant non seulement des connaissances théoriques mais aussi une aptitude à innover et à produire des résultats opérationnels.

